II - Contexte

« Écoutez bien, écoutez tous, ce sombre chant des épées s’entrechoquant… Cette mélodie portée par les champs de bataille est la seule qui traversera les âges, à travers ces histoires que nous vous contons. Durant des millénaires, Syloë n’a connu que la guerre au sein de ses quatre terres, les différents peuples s’affrontant sans répit, aux grand damne de nos Suprêmes. Solis et Muna n’avait nullement créé ce monde pour y voir le chaos et le désespoir mais pour que la cohésion et l'harmonie y vivent. Seulement, les différences présentes sur terre et l’esprit belliqueux des plus audacieux avaient eu le pas sur la bienveillance des astres. La guerre était un fléau entretenu pas les différents peuples, jusqu’à ce que la déesse lunaire apparaisse afin de mettre un terme à tout cela.

Le cœur de Muna était meurtri à la moindre vie supprimée. Elle avait décidé d’agir pour le bien de tous et grâce l’aide de ses enfants Magna, Suì, Windy et Gaïa, les quatre éléments. Chaque dieu reçut la mission de se rendre sur la terre qui était la leur afin de diffuser cette paix demandée par les Suprêmes et d’ouvrir leurs frontières afin que tous puissent apprendre des autres. Une nouvelle ère débutait alors qu’humains, elfes, sirènes, gatals et léodrins pouvaient désormais cohabiter sans plus jalouser les terres qui leur étaient auparavant interdites. C’était une ère paisible qui s’étendait au sein de ce monde créé par les dieux où, durant quatre millénaires, le monde prospéra et évolua en s’adaptant à ce qui leur était offert. Un empire était né au sein des terres de Syloë, au plus grand bonheur de Muna et Solis.

Seulement, cette paix n'était qu'éphémère et cachait l'ombre d’un complot voué à la chute des Suprêmes. Magna, l'incarnation même du feu, jalousait la puissance des deux astres qui l'avait créé avec les autres éléments. Il estimait que, sans eux, jamais Syloë n'aurait connu une telle évolution et il n'acceptait son rang de dieu inférieur. À ses yeux, Muna et Solis possédait trop de fierté et il laissait cette jalousie le consumer, commençant à entraîner deux de ses comparses dans ses idées. Seule Gaïa ne se laissa corrompre alors que la douce Sui et le mystérieux Windy se laissèrent bercer par les belles paroles du feu. La guerre allait de nouveau éclater et Magna ne perdit de temps.

Souhaitant affaiblir au plus vite ceux qu’il voyait comme ses ennemis, il transmit cette haine au peuple de Syloë. Il avait déjà été témoin des effets des conflits sur les Suprêmes et le Feu comptait se faire répéter l’Histoire. Forcer Muna et Solis à descendre de leur piédestal afin de montrer à tous que sans le soutien des éléments, Syloë ne pouvait vivre paisiblement. Bien vite, les terres de l’Empire devinrent un champ de bataille et, alors que certains voulaient renverser le pouvoir présent, une race jadis oubliée se mit à envahir ce monde. Un peuple fut décimé, l’Empire divisé et ni Muna, ni Solis, ni Gaïa ne purent stopper l’avancée de cette anarchie. En remettant en cause les fondements de la paix qui durait depuis quatre mille ans, Magna avait affaibli ses ennemis. Grâce à l’aide de ses alliés, il put détruire sa sœur, élémentaire de la terre, mais la vengeance de Solis réduisit à néant l’existence de Windy. Ce conflit ne semblait avoir de fin, et pourtant, celle-ci n’avait jamais été si proche. Ces destructions affaiblissaient et désolaient Muna. Elle ne pouvait continuer de se battre aux côtés du Soleil sur Syloë et dû se retirer, laissant avec horreur son époux seul. Magna vit en cette retraite l’occasion de profiter de l’isolement de Solis et détruisit le Suprême, avec l’aide de Suí. Mais la divinité de l’eau ne fut épargnée alors que cet ultime combat marquait aussi sa disparition. Magna était désormais seul et Muna était introuvable pour que le Feu puisse finir d’accomplir sa rébellion. »

Finissant de conter l’histoire de leur monde, l’ancien du village laissa planer un silence lourd de sens. Chacune de ses paroles étaient véridique quant à ce récit qui était leur passé. C’est ainsi que, depuis désormais plus de cent ans, une trêve était de mise. Il fallut des années à Syloë pour se relever de cette histoire et encore aujourd’hui, celle-ci marque l’esprit de chacun.